mardi 29 janvier 2013

dimanche 27 janvier 2013

Présentation de "La fortune littéraire de Sándor Márai" à l'Institut Hongrois


Le 13 février prochain, à 19h, dans le cadre du
"mercredi des bouquins" de l'Institut hongrois,
Jean-Léon Muller, traducteur, chercheur à l'INALCO et
András Kányádi, maître de conférences à l'INALCO
présenteront le recueil d'essais
La Fortune littéraire de Sándor Márai,
Éditions des Syrtes, 2012

(ouvrage dont András Kányádi a dirigé l'édition)
 
Cette présentation sera suivie à 20h30 
de la projection du film
"L'aventure" (Kaland)
de József Sipos en présence du réalisateur.
  Ce film est une adaptation cinématographique d'une pièce de Sándor Márai de 1940 (à l'époque où il écrivait La conversation de Bolzano et les deux premières parties de Métamorphoses d'un mariage)
 
Institut hongrois, 92 rue Bonaparte, Paris 6ème
Entrée libre - Réservation souhaitée


pour en savoir plus

voir sur le site de l'Institut hongrois http://www.instituthongrois.fr/fr/programmes/thetrelitterature/573-litterature-1302-a-19h

voir aussi ma critique du livre (message du 24 septembre dernier)

dimanche 13 janvier 2013

Celle qui entre


Cette femme ne savait rien faire d’autre que d’entrer. Elle entrait – par la porte d’une salle de réception et au milieu des gens, ou dans une baignoire, ou au lit où son amant l’attendait – comme un grand chanteur arrive sur la scène, comme le pape dans la salle du trône, où il reçoit l’hommage des délégations des croyants de ce monde, comme un chef de guerre pénètre dans la ville conquise, où des bourgeois barbus, pâles lui présentent aussitôt les clés sur un coussin de soie. C’est ainsi qu’elle entrait. Elle apparaissait sur le seuil ou prenait place au lit, et les témoins étaient remplis d’un sentiment d’attente solennelle. Mais alors, tandis que disparaissait la magie de l’entrée, il ne s’en suivait plus rien. Avec l’entrée elle avait tout dit et tout fait, de ce qu’elle savait dire et faire dans la vie. Et alors elle était simplement assise ou allongée ou conversait. Elle avait couvert le monde une fois pour toutes. Son travail était fait, elle n’avait pas d’autres tâches, elle aurait aussi bien pu mourir, car elle avait déjà fait son entrée.
Extrait de "Ciel et terre"
d'après la traduction en allemand d'Ernö Zeltner