samedi 3 octobre 2015

"La nuit du bûcher" présenté le 28 octobre à l'Institut Hongrois

La séance d’octobre des rendez-vous littéraires de l’Institut hongrois verra le lancement de l’édition française de La Nuit du Bûcher de Sándor Márai, à paraître en novembre chez Albin Michel (le 5 novembre en librairie) dans une traduction de Catherine Fay. Dans ce roman autour de la figure de Giordano Bruno, Márai explore l’Europe de l’Inquisition au 16ème siècle et la fait entrer en résonance avec l’époque contemporaine : un véritable réquisitoire contre le totalitarisme où perce toute la finesse d’analyse du romancier.

Participants à la table-ronde : Catherine Fay traductrice littéraire, András Kányádi maître de conférences (INALCO). Des extraits seront lus par un comédien.

Voir le programme de l'Institut Hongrois

samedi 8 août 2015

Sándor Márai et l’actrice Klari Tolnay

La révélation

En 1993 dans une émission littéraire la grande actrice hongroise Klari Tolnay (1914-1998) révélait à la télévision la relation que Sándor Márai avait eue avec elle et présentait un ensemble de dix poèmes dont l’écrivain lui avait fait cadeau sous le titre de « Poèmes d’un poète chinois inconnu du XXème siècle » préfacés d’une introduction du « traducteur ».
 

Klari Tolnay dans Varázs
(avec Andor Ajtay)
 Une romance par des temps difficiles

 C’est à l’automne 1945 que Klari Tolnay fit la connaissance de Márai à l’occasion des répétitions d’une pièce de celui-ci « Varázs » (Magie) où elle jouait le principal rôle féminin. La relation, un peu du type « maître à élève » raconte-t-elle, était rendue assez difficile par le fait qu’à l’époque Márai habitait encore à Leanyfalu à environ 30km de Budapest et surtout sur la rive droite du Danube. L’activité intellectuelle renaissante et le théâtre (le Vigszinhaz) où se jouait la pièce étaient à Pest sur l’autre rive. Márai devait traverser en bateau, le seul pont qui avait été reconstruit étant pratiquement réservé aux militaires soviétiques.



 
Les « Poèmes d’un poète chinois inconnu du XXème siècle »

Ces poèmes avaient été, avec des cigarettes américaines et une bouteille de cognac le cadeau de Noël 1945 de Sándor à Klari. Et celle-ci avait précieusement conservé les poèmes jusque-là. Ils sont aujourd’hui publiés dans le volume de poésies « Halotti beszéd » (« Oraison funèbre », titre du premier texte connu en langue hongroise –fin 12e siècle qui a inspiré plusieurs poètes hongrois, dont Kosztolány). Ils étaient censés avoir été écrits par le "poète chinois inconnu" pendant la guerre des boxers.

Je reviendrai prochainement sur ces poèmes.

Un manuscrit s’envole

Klari Tolnay raconte aussi une anecdote concernant une autre œuvre longtemps cachée de par la volonté même de Márai qui avait stipulé qu’elle ne devrait être publiée qu’en 2000 au plus tôt (soit 100 ans après sa naissance). Il s’agissait de « Libération » qui s’inspire de témoignages sur la fin du siège de Budapest (voir dans ce blog l'article du 1er mars 2012 et la page "Œuvres traduites en français"). Il en avait secrètement confié le manuscrit à Klari en lui demandant de le lui rendre dès qu’elle aurait fini de le lire.
Le jour venu, ils avaient rendez-vous devant le café du parlement. Il faisait un temps de chien et soudain une saute de vent arracha le manuscrit des mains de Klari. A son grand dam les feuilles s’éparpillèrent un peu partout dans la neige et la boue et ce furent des soldats soviétiques qui les lui rapportèrent. Quand on a lu le livre on mesure l’ironie de la situation.
Et quand Márai arriva et qu’en larmes elle lui tendit le manuscrit tout maculé, il lui dit que de toute façon, il pensait que ce n’était pas une bonne œuvre !

Fin de la romance

La romance ne dura pas très longtemps, puisque quelques mois après, Klari Tolnay rencontrait et tombait amoureuse de l’acteur Ivan Darvas (qui partageait son admiration pour Márai). Elle l'épousa l’année suivante. Il devait faire lui aussi une grande carrière au théâtre et au cinéma.

samedi 4 avril 2015

"Ce que j'ai voulu taire" le dernier livre de Márai paru en français, présenté à l'Institut Hongrois le 15 avril

Dans le cadre de son rendez-vous mensuel autour des dernières parutions ayant trait à la Hongrie ou à l’Europe centrale éditées en français, l’Institut hongrois vous invite à la présentation de Ce que j'ai voulu taire de Sándor Márai, publié en 2014 chez Albin Michel.
 
 « Longtemps présumé perdu avant d'être retrouvé et de paraître en 2013 à Budapest, Ce que j'ai voulu taire constitue le dernier volet inédit des Confessions d'un bourgeois.
Le récit se construit autour de deux dates : le 12 mars 1938, lorsque l'Allemagne nazie annexe l'Autriche, et le 31 août 1948, lorsque l'écrivain et sa famille quittent la Hongrie, désormais pays satellite de l'U.R.S.S. »
 
Intervenants : Catherine Fáy traductrice littéraire ; Gabrielle Napoli docteur en littérature contemporaine, Quinzaine littéraire ; Balázs Ablonczy historien, directeur de l’Institut hongrois.
 
Entrée libre

15 avril à 19h
Institut hongrois, 92 rue Bonaparte
75006 Paris

 
 
Voir dans ce blog les articles du 25 octobre et du 25 novembre 2014 

dimanche 8 mars 2015

Comme en mars


Comme en mars, quand l’après-midi le crépuscule ne s’installe plus à quatre heures et que notre œil habitué à l’obscurité hivernale ressent que cette lumière pâle est devenue déjà plus tenace et intense, que le monde peut exprimer sa volonté, comme toujours, par la lumière et la vie : crois bien qu’au-delà de la pestilence et de l’infamie existent des forces plus claires, se cachent des lumières qui un jour lancent leurs rayons aussi sur l’humanité, comme cette première lumière obstinée en mars, l’après-midi à quatre heures.
Extrait de "Ciel et terre"

dimanche 1 février 2015

L’actualité de Márai en 2014


France-Culture lui a consacré le 29 mars une émission de sa série « Une vie, une œuvre » (voir dans ce blog les articles Sandor Marai sur France Culture, le samedi 29 mars 2014 du 16 mars, Réécouter"Une vie - Une œuvre" consacrée à Sándor Márai et En réécoutant "Une vie - uneoeuvre" du 31 mars.
2014 a vu comme l’année dernière un inédit de Márai être publié. Cette fois il s’agit sous le titre Fedőneve: Ulysses (« Nom de code : Ulysse ») de textes d’émissions qu’il faisait régulièrement sur Radio Free Europe à partir d’octobre 1951 en direction de la Hongrie. J’y reviendrai bientôt.
Par ailleurs à côté  de rééditions comme celles parmi plusieurs autres de Zendülők (Les révoltés), Helikon poursuit l’édition du Journal : en 2014 est paru le volume des années 1967 à 1969 et continue aussi à proposer des extraits d’œuvres diverses rassemblés autour d’un thème : après Budán lakni világnézet (Habiter Buda : une vision du monde) et  Régi Kassa, álom… (Ancienne Kassa, un rêve...) voici Italia életérzés (Impressions italiennes).
Le site hlo.hu publie fréquemment des articles critiques en anglais sur Márai et ses œuvres. En particulier de très longs articles sur Mémoires de Hongrie et sur la récente version « non censurée » des Confessions d’un bourgeois  (les éditions précédentes, exceptées l’italienne, avaient été expurgées par Márai lui-même de passages mettant en scène des personnes qui en avaient demandées la suppression).
Signalons quelques nouvelles traductions :
en français, Ce que j’ai voulu taire, traduction de l’inédit Hallgatni akartam paru en Hongrie en avril 2013 (voir dans ce blog les articles Sensation littéraire : un inédit de Márai  du 12 août 2013, et Après la lecture de "Ce que j'ai voulu taire" du 25 novembre 2014)
en anglais, une anthologie de poèmes en édition bilingue, sous le titre The Withering World (voir l’article Une édition bilingue anglais-hongrois de poèmes de Sándor Márai).
Et deux essais sur Sándor Márai :
en italien : Sándor Márai e Napoli de A. Di Francesco et J. Papp
en espagnol : Sandor Marai y la viscera del alma. ensayo sobre su novela "La hermana" de Inoriza Rueda, Ángel